Burkina Faso/Bobo Bobo-Dioulasso: Focus sur NAFASO SA

Dans le cadre de notre rubrique consacrée à l’agriculture, nous avons rencontré cette semaine le Directeur Technique de NAFASO SA M. Idrissa Sawadogo. Un entretien au cours duquel, il nous parle de son entreprise agricole et la campagne agricole 2017-2018.
Interview :
M. Voudriez bien vous présenter et votre société à nos fidèles lecteurs ?
Merci d’être venu nous voir et avoir porté la confiance à nous. Je suis Idrissa Sawadogo et suis le directeur technique de NAFASO SA.
C’est une société de production et de commercialisation de semences agricoles améliorées, dont le siège social est basé à Bobo-Dioulasso.
En effet, NAFASO SA, est créée depuis 2008, et actuellement elle, produit environ six mille tonnes de semences améliorées-voire presque toutes les variétés de semences. Nous avons les différentes variétés de maïs y compris même le maïs hybride. Il y a aussi des variétés de riz : le riz fluvial, le riz des bas fonds et même le riz irrigué.
Nous avons également les différentes variétés de mil, de sorgho, d'arachide, de soja, de sésame et toutes les gammes de niébé et de mucuna, et un peu de semences maraîchers.
Donc, nous, on travaille avec des producteurs, qui sont estimés aujourd'hui à plus de mille et qui sont basés dans la vallée de Kou pour le riz, à Banzon à Norla, à Bagré, et à zoungou.
En fait, nous travaillons avec les producteurs qui font de la multiplication de maïs comme toutes les semences que j’ai cité. Ils travaillent avec nous dans le cadre d’un partenariat , on les accompagnent et aussi, on leur fournit les semences de bases ainsi que des engrais.
Nous récupérons la production en faisant le nettoyages, le calibrages, le triage, le conditionnement et nous revendons par la suite.
Je puis vous dire qu’on est en partenariat étoffé avec l’Institut National de Recherche Agricole (INERA) qui nous fournit les semences de bases.

Nous travaillons aussi avec le service national des semences ainsi que la GIZ – Product. Ceci nous permet de développer et de promouvoir la production du riz et de sésame avec une machine de nettoyage mobile.
Nous sommes en étroite collaboration avec d'autres structures comme AGRA, le Wasem….
Par ailleurs, nous collaborons également avec certaines banques de la place lesquelles on les met en relation avec nos producteurs, et on peut citer: Coris Banque, UAB et la Banque de l'Habitat...
Il y a aussi des distributeurs qui sont au nombre de 50 personnes que nous sommes entrain de former pour distribuer nos semences et vendre nos produits.
Nous sommes aussi en relation avec la structure Agrodia, dont les membres vendent également nos produits.

Comme vous le savez, la campagne agricole 2017-2018, la production agricole a baissé à tous les niveaux au Burkina Faso. En tant qu'une société agricole. Comment vous vous situez par rapport à cet état de fait ?
En effet, en ce qui concerne la saison écoulée, je puis vous dire que nous travaillons sur deux saisons: la saison sèche et pluvieuse car nous produisons la semence.
Ainsi, la saison pluvieuse passée, nos membres ont eu des problèmes avec la présence des chenilles sur des champs. Heureusement, on avait un stock de produit qu'on appelle" Emakop"qui leur a permis de traiter les champs. Chez nous en tout cas, on a pu minimiser les dégâts.
Aussi, il y a eu le concours de l’État pour leur fournir des produits.
Cependant, la deuxième difficulté qu'ils ont rencontré, c'est qu'il y a eu l’arrêt brusque de la pluie et cela a affecté les rendements.
Alors, à cause des pluies certains ont trainés les pas. Mais, malgré ces aléas de la nature, on a pu obtenir un résultat satisfaisant qui nous permet de dire aujourd’hui que nous avons eu un rendement estimé en semences améliorées à hauteur de 70 à 75 %.
C'est pourquoi, pour cette campagne, nous sommes en pleine préparation et avons déjà pris les semences de bases avec l'INERA, et nous comptons commencer a semé à partir du 25 Mai ou tout au plus au 1er juin 2018, ils commencent à semer le maïs, le mil, le sorgho, le riz et le niébé, à partir du mois de juillet.

En tout cas, notre projection pour cette année, c'est de mettre en valeur 2500 hectares pour toutes les variétés confondues et nous comptons produire six mille à dix mille tonnes de céréales.
D'ailleurs, nous sommes entrain d'accompagner 18 producteurs pour l' attribution des tracteurs et les engrais afin d'augmenter le rendement à l'hectare.

Nous sommes à la fin de notre entretien. Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ce que vous avez oublié au cours de notre entretien ?
Ce que je peux ajouter, c'est qu'actuellement il est vrai que les changements climatiques se font ressentir. Mais, nous, nous travaillons sur la recherche pour la promotion des variétés adaptées aux changements climatiques. Nous avons les variétés notamment de cycle court pour le maïs, des variétés qui tolèrent la sécheresse et également d'autres qui sont riches en vitamines et qui sont très productives. Nous, on demande aux producteurs de se renseigner d’avantage auprès des services techniques du ministère de l'agriculture, et dans les boutiques de NAFASO, afin de s'approvisionner aux semences et des engrais de bonnes qualités pour un meilleur rendement à l'hectare. Cela est valable pour le maïs, le riz, le mil, le sorgho, et le niebe.
En ce qui concerne nos partenaires et les services techniques du ministère de l’agriculture, c'est de continuer à soutenir et encourager nos activités dans ces zones de productions puisque nous, nous exportons beaucoup nos semences dans certains pays de la sous-région notamment, la Cote d'ivoire, le Sénégal, le Mali, la Guinée et nos semences sont beaucoup appréciées dans ces pays. C'est pourquoi, nous lançons un appel pressant aux autorités non seulement de nous soutenir sur le plan national, mais, aussi, qu'elles soient notre porte parole auprès de ces pays afin de nous faciliter les procédures d'exportations à l'international.
Amara Sylla pour WAKAT INFO