Dans un mois, les Burkinabè tourneront la page de la transition
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Un an après l'insurrection populaire qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir et un mois après le coup d'État manqué des hommes de l'ex-régiment de sécurité présidentielle, les Burkinabè sont impatients de tourner la page de la transition. Ils sont appelés aux urnes le 29 novembre.
Leurs visages graves et fiers, face à une assistance entonnant l’hymne national, poing droit levé à la manière de Thomas Sankara, en disaient long sur les épreuves personnelles qu’ils avaient traversées. Ce 23 septembre, lors de la cérémonie de « restitution du pouvoir » organisée à Ouagadougou, une semaine tout juste après le coup d’État du général Gilbert Diendéré et de ses hommes du régiment de sécurité présidentielle (RSP), Michel Kafando, le président, et Yacouba Isaac Zida, le Premier ministre, semblaient plus que jamais déterminés à aller au bout de leur mission. Malgré l’éphémère putsch auxquels ils ont dû faire face, l’objectif de leur régime de transition est, comme ils le répètent depuis près d’un an, toujours le même : organiser des élections présidentielle et législatives pour tourner la page des vingt-sept années de règne de Blaise Compaoré.
Le coup d’Etat, un choc pour les autorités de transition
Ces scrutins, qui devaient se tenir le 11 octobre, ont été brutalement suspendus le 16 septembre, lorsque plusieurs éléments du RSP ont fait irruption dans la salle du Conseil des ministres, au palais de Kosyam. Les putschistes en treillis léopard ont commencé par séquestrer Kafando et Zida, ainsi que deux ministres, avant de réprimer dans le sang les manifestations spontanées des Burkinabè hostiles à ce coup de force. Sous la pression de la communauté internationale et de la rue, mis en joue par la frange loyaliste de l’armée, Gilbert Diendéré, qui fut le fidèle bras droit de « Blaise » trois décennies durant, a fini par lâcher au bout d’une semaine le pouvoir qu’il avait usurpé. Après avoir publiquement « regretté » son putsch, il dort désormais dans les locaux de la gendarmerie, tout comme plusieurs officiers de l’ex-garde présidentielle.
Jeune Afrique