Quand un incendie court-circuite la SONABEL
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Hier, mercredi 22 juillet 2015 aux environs de 7h, un incendie s’est déclaré au siège de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). Retour sur une journée chaude à la SONABEL.
Il faut vraiment croire qu’un malheur n’arrive jamais seul. La SONABEL, qui croule depuis des années sous mille et une difficultés et qui peine toujours, entre coupures et délestages a été la proie hier matin d’un incendie. A notre arrivée sur le coup de 7h30, la police avait déjà scellé les lieux, remplis de badauds mais surtout d’agents de la société, contraints par les flammes de quitter leurs bureaux. Tous promenaient leur regard sur les «soldats du feu», déjà à l’œuvre. L’incendie, qui s’est déclaré aux environs de 7 heures, avait pris le bâtiment administratif situé juste derrière celui abritant les guichets, plus connu des clients de la Nationale d’électricité.
Première bonne nouvelle après quelques minutes d’attente et d’anxiété : deux femmes viennent d’être sauvées des flammes par les sapeurs-pompiers. On entend quelques cris de joie dans la foule. Les miraculées, sans doute toujours sous le choc, ne peuvent nous confier leurs sentiments malgré notre insistance. C’est juste qu’à la question de savoir si ça va elles bafouillent un : « ça va pas dèh! Hum, on n’imaginait pas qu’on allait en sortir vivantes ». Les lieux ne désemplissaient pas malgré les sommations répétées des policiers et la délimitation d’un périmètre de sécurité. C’est dans ce climat de panique généralisée qu’un garçon fait éclater un ballon gonflable. Par inadvertance ou exprès? En tous les cas, le résultat est le même. « Bam! » Panique à bord. On entend çà et là des «c’est quoi, ça ? », « Petit, faut pas faire des choses de la sorte à pareil moment », «attention hein, toi !»
Même dans le sinistre, il est des gens qui savent faire preuve de sang-froid et même d’humour. « S’ils ne peuvent pas, qu’ils descendent je vais faire appel aux gens de Manga » dit en plaisantant une dame assise dans un kiosque à café non loin de la SONABEL. Ah ! Parenté à plaisanterie lorsque tu nous tiens.
Mais trêve de rigolade. 9 heures 39 minutes les flammes se propagent au 3e étage de l’immeuble. Les soldats du feu mettent les bouchées doubles. De retour dans la cour, nous entendons à côté de nous un monsieur, le téléphone plaqué à l’oreille : « Chez ton vieux Clément, ça ne va pas : les flammes l’ont piégé à l’intérieur. Il a dû ramper pour trouver la porte ». Soudain nous voilà nez à nez avec Bernard Tougma, le responsable santé à la SONABEL. Il s’inquiète des effets de l’inhalation des gaz sur les personnes prises au piège. « Cela pourrait avoir à la longue des conséquences sur la santé ». Qu’importe, il faut d’abord s’en sortir. Quid de l’origine de l’incendie?
Pour Lassane Maré, un agent de la boîte, le sinistre est peut-être dû à un court-circuit, le comble pour une entreprise qui produit et distribue l’électricité. C’est arrivé au service qu’il a constaté un attroupement dans la cour et la présence d’un camion de sapeurs-pompiers dont les jets d’eau tentaient péniblement de circonscrire l’incendie. « La première équipe de pompiers a dû appeler du renfort ».
10 heures 20 minutes, le feu est enfin maîtrisé. Les journalistes sont appelés pour recueillir les propos du directeur général de la SONABEL. L’on se bouscule pour avoir la meilleure place possible. François de Salles Ouédraogo dit ignorer pour le moment les causes du drame. «Nous savons que l’incendie a démarré au moment où le personnel venait pour commencer le travail. Dès que les travailleurs se sont rendu compte qu’il y avait de la fumée, ils ont alerté les pompiers» A l’entendre, les dégâts sont d’ordre matériel. Il s’agit notamment de bureaux et de leur contenu qui ont été touchés au niveau des trois étages et des couloirs léchés par les flammes.
Ceux-là même qui ont été au cœur de l’action, les sapeurs-pompiers, disent avoir été contactés aux environs de 7 heures du matin. Selon le colonel Célestin Ouattara, cette opération a nécessité la participation d’une cinquantaine de personnes et, tout comme le directeur général et les agents de la SONABEL, il dit n’avoir pour l’instant aucune idée de la cause de l’incendie. Mais il est fier de ses hommes qui viennent de sauver quatre personnes qui étaient prises au piège par les flammes.
Akodia Ezékiel Ada (Stagiaire)
(L'Observateur Paalga)