Burkina : Blaise Compaoré pourrait-il modifier l’article 37 et s’en aller ?
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Blaise Compaoré.
C’est une hypothèse qui n’a pas beaucoup effleuré les esprits. Le Président du Faso, Blaise Compaoré, pourrait convoquer le référendum, le gagner, modifier l’article 37 de la Constitution pour sauter le verrou limitatif des mandats présidentiels et … céder le fauteuil présidentiel en novembre 2015 !
C’est ce que laisse croire un article publié chez Jeune Afrique, qui semble être dans le secret du Palais de Kossyam.
Selon le média, citant un proche du Chef de l’Etat burkinabè, « il (Blaise Compaoré, NDLR) a été ulcéré par les critiques parfois violentes formulées à son encontre par ses anciens lieutenants Roch Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré. Paradoxalement, ce sont eux qui vont l’inciter à tenir ce référendum : il n’entend pas laisser une image écornée et compte leur clouer le bec, quitte à obtenir la révision de l’article 37 avant de s’en aller. Il en est capable ».
Le Chef de l’Etat serait donc capable d’aller au référendum, faire triompher le « oui » au mandat présidentiel illimité, juste par défi. Juste par envie de démontrer à Roch et Cie qu’il est plus fort qu’eux et que, c’est lui qui aura le dernier mot quant à comment il doit sortir du Palais de Kossyam.
Ce serait un scénario assez … spectaculaire et inattendu qu’écrirait-là Blaise Compaoré et qui montrera qu’on ne pourra définitivement pas saisir toute la personnalité de l’homme.
Mais si cette hypothèse venait à se confirmer, dans son camp, on risquerait de faire grise mine. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) refuse jusqu’à présent de considérer un autre candidat à la présidentielle de 2015 que Blaise Compaoré. C’est du reste l’une des principales raisons pour lesquelles il s’échine autant pour sauter cet article constitutionnel qu’il trouve « encombrant ».
Du côté de l’opposition, la réaction serait un peu mitigée dans la mesure où, bien vrai qu’elle lutte pour le respect d’un principe, elle n’en est pas moins contre la candidature de l’actuel Chef de l’Etat. Leurs adversaires auront de quoi ôter leur argument principal : la modification de l’article 37 relèverait alors plus de l’intérêt de la démocratie que des désirs d’un homme.
Le débat prendrait alors une autre tournure, à condition, bien entendu, que le Chef de l’Etat précise à l’avance et donne les garanties que la future loi ne s’appliquera pas à lui et qu’il est bien décidé à assister à la joute électorale de novembre 2015 en simple spectateur.
Mais tout ceci demeure pour l’instant du domaine de l’hypothèse, des supputations et à la limite de la politique-fiction. 2015 n’est guère plus loin. On finira bien par connaître le contenu du scénario qui se trame sous les somptueux lustres du palais de Kossyam.
Abdou ZOURE
(Burkina24)