Burkina Faso/Bobo Dioulasso /FESTAM : Un Festival pour revisiter le passé de Mandé !
Cette 3eme édition du Festival des Arts sur l’esplanade de la place des Martyrs et au théâtre de l’amitié, dont l’objectif est de revisiter le passé Ascendance de Mandé « FESTAM », a eu lieu du 27 au 28 octobre dernier à Bobo Dioulasso de Mandé à travers la parole, les chants, les danses traditionnelles, expositions, sons et lumières.
Ainsi, à cette occasion les organisateurs, ont mis à profit pour tenir un point de presse à l’Institut Français de Bob Dioulasso, dont les animateurs sont entre autres ; Dr Dotti Bruno Sanou et Dr Fode Moussa Sidibé, venu du Mali et le parrain Monseigneur Anselme Titiama Sanou.
En effet, selon Dr Dotti Sanou Professeur, Chercheur et Anthropologue-voire politologue, le Mandé couvre une partie de l’Afrique de l’ouest notamment, la Guinée, le Mali, Sénégal, la Gambie, la Sierra Léone, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, dont l’identité s’est construit de jour en jour travers la parole.
« Dans le Mandé, la parole ne se prononce pas au hasard…. », Indique Dr Sanou. Avant de rappeler qu’elle est « sacrée », et elle a ces effets dans le processus de développement de notre personnalité. Slon lui, elle éveille la conscience humaine, et théoriquement on doit s’inspirer des anciens pour transformer quantitativement et qualitativement nos sociétés traditionnelles qui sont aujourd’hui « affectées », par la culture occidentale.
Une occasion pour lui, d’inviter les jeunes d’aujourd’hui d’oser et de faire ce qui est grand, tout en se confondant à nos traditions, us, et coutumes pour mieux faire sortir l’Afrique de sentiers battus à travers la création. Et cela ne peut se faire dans la « langue d’autrui » ; par conséquent, il faut que nous maîtrisions nos langues du terroir pour nous permettre de sortir de l’ornière.
Pour sa part, Dr Fode Moussa Sidibé, n’est pas allé au dos de la cuillère pour magnifier l’importance et le rôle de la parole dans nos sociétés traditionnelles. Pour lui, tout commence par l’oralité, et il n’est pas permis à n’importe qui de prendre la parole en public.
« Tout est dans la parole…. », Souligne Dr Sidibé. Avant de rappeler que la maîtrise de la parole commence par le silence, et dans toute chose il faut apprendre la « généalogie » des familles pour mieux parler l’histoire de quelqu’un ou de quelque chose.
Par exemple, il cite au temps immémoriaux l’école des griots de Kati, où ; on apprenait les gens à parler. Une occasion, de retracer l’histoire des « Kouyaté », dans le Manden avaient un rôle à jouer dans les cérémonies de mariages ou des rencontres, où, des rois voire des chefs, leur donnait la parole pour passer leurs messages.
Cependant, il a tenu à rappeler par contre que les Kanté sont des « forgerons » dans le mandé, et par conséquent ils ne sont nullement des paroliers ; et s’ils le sont c’est par la transformation du milieu
dont ils sont issus.
En outre, le parrain, Monseigneur Sanou, un Anthropologue qu’il est,s’est réjoui de cette marque de confiance placée à sa modeste personne pour parrainer un tel un événement culturel de « Donner et
Recevoir », dont il qualifie bénéfique pour le peuple Manden, qui doit revisiter son identité culturelle à travers des arts et de la culture.
Pour lui le fleuve Niger, est une illustration parfaite de rassemblement des peuples, de la Sierra Leone, en passant par la Guinée, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire---, sont tous issus du même peuple –voire mêmes traditions.
En tout cas, cette 3eme édition du Festival des Arts d’Ascendance de Mandé « FESTAM » aura été une occasion non seulement pour les «Mandékalou», de revisiter leur tradition-mais aussi leur inviter à
s’investir davantage pour mieux se connaître et se faire connaître, à travers tout le continent –voire le monde entier.
Amara Sylla journaliste Reporter.
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