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28 Jul

Affaire diffamation de magistrats: 12 mois de prison avec sursis requis contre un journaliste burkinabè

Publié par SAIDICUS LEBERGER  - Catégories :  #ACTUALITE

Le procureur du Faso près la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, a requis 12 mois de prison avec sursis contre le journaliste Lookman Sawadogo, accusé de diffamation par les magistrats membres de la commission d’enquête mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), a constaté APA jeudi dans la capitale burkinabè.

Pour le procureur, les faits de diffamation reprochés à M. Sawadogo sont caractérisés c’est pourquoi il a demandé au parquet de retenir contre lui 12 mois de prison avec sursis et de lui faire payer une amende 300.000 FCFA.

Le dossier avait été ouvert le 13 juillet dernier avant d’être renvoyé au 27 juillet.

Débutée ce jeudi aux environs de 10 Heures 50 minutes, c’est autour de 17 heures 30 minutes que l’audience a pris fin. Le dossier est mis en délibéré et le verdict est attendu pour le 10 août prochain.

Il est reproché au journaliste Lookman Sawadogo, par ailleurs, directeur de publication du journal en ligne Le Soir, d’avoir publié le 5 avril 2017, un texte sur la page face book du journal, discréditant les membres de la commission d’enquête mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour enquêter sur des cas de corruption dans la magistrature.

Dans le texte incriminé, l’auteur aurait fait remarquer que l’un des six membres de la commission est impliqué dans une affaire de corruption et que la justice tenterait de noyer ladite affaire.

Le prévenu a plaidé non coupable, expliquant que son article n’avait aucune intention de nuire à la commission mais visait plutôt à attirer l’attention certains de ses membres.

Il a été soutenu par les avocats de la défense dont Me Christophe Birba qui a indiqué que l'article de leur client n’avait rien de mensonger en ce sens que par la suite, dans un autre article, il a donné l’identité du membre en question.

Mais pour le procureur et les conseils de de la partie plaignante, il y a eu bel et bien diffamation dans la mesure où l’écrit de Lookman Sawadogo publié le 5 avril 2017, a jeté le doute sur le travail de «ces magistrats de haut rang».

Ils ont surtout regretté le fait que le prévenu n’a pas contacté la commission en vue de vérifier l’information qu’il avait en sa possession, avant de publier l’article.

Par conséquent, les avocats de la partie civile ont estimé que le parquet doit punir sévèrement le coupable afin de dissuader quiconque voudrait utiliser les réseaux sociaux pour «diffamer impunément des honnêtes citoyens».

Les débats au cours de l’audience ont essentiellement porté sur la qualification des faits.

En effet, tandis que les avocats de la défense ont voulu que les faits incriminés soient dans le registre des délits de presse, les conseils des plaignants ne voyaient pas la question sous cet angle.

Pour les avocats des plaignants dont Me Hervé Kam, jusqu’à preuve du contraire, le texte incriminé n’a jamais été publié sur le site web du journal Le Soir mais plutôt sur le site facebook du média.

Depuis 2015, les peines d’emprisonnement ferme ne sont plus applicables aux journalistes en ce qui concerne les délits de presse. La loi a été votée par le Conseil national de la transition (CNT) tenant lieu d’Assemblée nationale durant la période de transition.

(APA)

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