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09 May

Procès insurrection populaire: Les ministres comparus, sommés de se trouver des avocats dans 72 heures

Publié par SAIDICUS LEBERGER  - Catégories :  #ACTUALITE


Les ministres inculpés dans le procès relatif à l’insurrection populaire, impliquant l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, ainsi que des membres de son dernier gouvernement, ont été sommés, lundi après-midi, de se trouver des avocats dans un délai de 72 heures pour assurer leur défense, après le retrait des premiers conseils.

A la reprise du procès, ce lundi après-midi, le président de la Haute cour de justice (HCJ), Bèbrigda Mathieu Ouédraogo ayant constaté l’absence des avocats de la défense, a demandé aux ministres inculpés de se prononcer sur cette situation.

A cette requête, c’est l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao qui, au nom des ministres accusés, a pris la parole pour signifier qu’au regard de la délicatesse du dossier, ils ne pourront pas parler sans la présence des avocats.

«A la lumière de ce que vous venez de dire, nous allons vous donner 72 heures pour vous trouver des avocats afin de vous assister», a déclaré le président de la HCJ.

Bien avant, Bèbrigda Mathieu Ouédraogo a fait cet argumentaire : «Comme nous l’avons déjà dit, nous tenons à ce que ce procès se tienne dans la sérénité, dans l’objectivité (…) Nous avons fait en sorte que les droits de la défense soient garantis».

A nouveau, le président de la HCJ a suspendu le procès aux environs de 16 heures et l’a renvoyé au lundi 15 mai 2017 à 9 heures.

La défense des membres du gouvernement Luc Adolphe Tiao III, poursuivis pour leurs responsabilités présumées dans la répression sanglante de l’insurrection populaire d’octobre 2014, a claqué la porte lundi en milieu de journée, pour protester contre la décision de la HCJ, de passer outre les exceptions d’inconstitutionnalité, soulevées un peu plus tôt par elle.

«Nous sommes des auxiliaires de justice, nous ne pouvons pas rester pour suivre le reste de ce procès, sachant que nous ne pouvons pas cautionner ce qui vient d’être fait. (…) Nous avons accompli notre mandat. Nous pensons que c’est à votre juridiction d’expliquer au peuple pourquoi nous sommes partis», a déclaré Me Antoinette Ouédraogo (Défense), quelques instants après le refus du Tribunal de prendre en compte les exceptions d’inconstitutionnalité, soulevées par son collectif.

Les avocats des ministres accusés se sont également plaints que les lois portant composition et fonctionnement de la HCJ ont été adoptées en juin 2015, alors que les membres du gouvernement Tiao III sont poursuivis pour des actes supposés commis en octobre 2014. (Principe de la non rétroactivité de la loi).

Enfin, Me Mamadou Traoré, a qualifié de «monstruosité», le fait de poursuivre ses clients devant un tribunal correctionnel pour des faits criminels.

Pour le Tribunal, il n'y a pas eu lieu de surseoir au procès pour consulter le Conseil constitutionnel, car les lois organiques ont déjà été l’objet d’un contrôle avant leurs promulgations (contrôle à priori et non à posteori).

Débuté le 27 avril dernier, le procès avait été renvoyé à une semaine plus tard, à la demande de bâtonnier de l’ordre des avocats qui avait évoqué la rentrée solennelle du Barreau, tenu du 27 au 29 avril.

Selon les charges, les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, avec à leur tête l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao, sont poursuivis pour «complicité d’homicides volontaires et coups et blessures volontaires».

Ils avaient participé le 29 octobre 2014 à un Conseil des ministres extraordinaire durant lequel le chef du Gouvernement avait intimé à l’armée de maintenir l’ordre, en faisant usage, au besoin, d’armes à feu.

Blaise Compaoré, toujours réfugié en Côte d’Ivoire, est poursuivi en tant que ministre de la Défense de l’époque. Il n’a pas été présent à l’ouverture du procès, de même que lors de différentes reprises.

Parmi les membres du gouvernement, seuls ne sont pas poursuivis les anciens ministres Clothilde Ky et Yacouba Ouédraogo, absents audit conseil des ministres.

L’insurrection populaire de fin octobre 2014 avait occasionné une trentaine de morts, plus de 600 blessés et de nombreux dégâts matériels dont l’incendie du siège de l’Assemblée nationale

(APA)

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