Burkina Faso: la tombe d'un étudiant découverte 27 ans après son assassinat

En 1990, au cours d'une manifestation sur le campus de Ouagadougou, plusieurs étudiants avaient été interpellés par l'ancienne garde rapprochée de Blaise Compaoré. Certains ont été libérés après avoir subi des tortures. Mais Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine au moment des faits, n'est jamais ressorti des locaux du conseil de l'entente. Après plusieurs années de lutte pour exiger la lumière sur sa disparition, le juge en charge du dossier vient de conduire sa famille sur le lieu où il aurait été inhumé par des militaires.

La supposée tombe de l'étudiant Dabo Boukary a été repérée à Pô, à 150 km au sud de Ouagadougou. Pô est la ville qui abrite le centre d'entraînement commando, où étaient formés tous les éléments de l'ex-régiment de sécurité présidentielle.

« Il appartiendra à la famille, si elle estime qu'il faut peut-être procéder par voie d'expertise ou par autopsie ou par l'identification de l'ADN, la famille avisera, mais les éléments en possession du juge d'instruction sont des éléments suffisamment étayés, qui de façon indubitable tendent à dire avec plus ou moins de certitude qu'il s'agit de la tombe de Dabo Boukary », affirme Maître Bénéwendé Sankara, avocat de la famille de l'étudiant.

Plusieurs inculpés

Plusieurs personnes sont déjà inculpées dans le dossier. Parmi elles, le médecin colonel Mamadou Bamba, également poursuivi dans le cadre du putsch de septembre 2015.

« Il y a aussi que le général Gilbert Diendéré lui-même est également inculpé dans ce dossier, poursuit l'avocat de la famille de Dabo Boukary. Gilbert Diendéré qui commandait le CNEC [Centre national d'entraînement commando, ndlr] de Pô, qui est devenu plus tard le régiment de sécurité présidentielle de M. Blaise Compaoré. »

Selon Maitre Bénéwendé Sankara, l'ex-président Blaise Compaoré avait été informé du décès et de l'enterrement de l'étudiant Dabo Boukary en 1990.

RFI