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17 Jan

Gambie: le président Yahya Jammeh décrète l'état d'urgence

Publié par SAIDICUS LEBERGER  - Catégories :  #AFRIQUE

De plus en plus isolé et soumis à des pressions internationales croissantes, le président gambien sortant Yahya Jammeh a proclamé mardi l'état d'urgence face à "l'ingérence étrangère", à deux jours de l'investiture prévue de son successeur élu Adama Barrow.

Dans une déclaration télévisée, M. Jammeh a dénoncé "un niveau d'ingérence étrangère exceptionnel et sans précédent" dans le processus électoral et les affaires de le Gambie, ainsi que "l'atmosphère hostile injustifiée qui menace la souveraineté, la paix et la stabilité du pays".

Ce petit pays d'Afrique de l'Ouest est plongé dans une grave crise depuis que M. Jammeh a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus les résultats de la  présidentielle, une semaine après avoir pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire.

Yahya Jammeh affirme vouloir rester en place tant que la justice n'aura pas statué sur ses recours électoraux, malgré les pressions internationales pour qu'il cède le pouvoir jeudi après l'expiration de son mandat.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays dont la Gambie) a notamment prévenu à plusieurs reprises qu'elle pourrait avoir recours à la force en dernier ressort.

Selon la Constitution, l'état d'urgence dure sept jours lorsqu'il est proclamé par le chef de l'Etat, mais peut être porté à 90 jours avec l'approbation de l'Assemblée nationale.

L'annonce a été formulée en des termes très généraux, prévenant la population qu'il était "interdit de se livrer à des actes de désobéissance aux lois gambiennes, à l'incitation à la violence, ou troublant la paix et l'ordre public".

Le chef de l'Etat sortant a également ordonné aux forces de sécurité de maintenir la paix et l'ordre.

- Démissions de ministres -

Auparavant, quatre nouveaux ministres s'étaient joints à la liste de ceux qui ont déjà quitté le gouvernement.

Les derniers en date à partir sont les titulaires des Affaires étrangères, Mme Neneh Macdouall-Gaye, des Finances, Abdou Colley, du Commerce, Abdou Jobe, et du Tourisme, Benjamin Roberts, qui ont tous démissionné, a indiqué une source proche du régime sous le couvert de l'anonymat.

M. Roberts, officiellement nommé lundi aux Finances en remplacement de M. Colley, aura donc passé moins de 24 heures à ce poste. 

Les ministres de l'Information et des Sports avaient été remplacés la semaine dernière.

Des changements sont également intervenus dans l'armée: des officiers refusant de soutenir M. Jammeh contre M. Barrow, comme le leur demandaient des commandants de la Garde républicaine qui assure la protection du président sortant, ont été arrêtés dimanche soir, selon une source de sécurité.

Le président élu, accueilli au Sénégal voisin depuis dimanche jusqu'à la date de son investiture, a fait référence à ces arrestations, dans une déclaration à Dakar lue lundi par son conseiller, Mai Fatty.

M. Barrow s'est dit "informé de la vague massive d'arrestations illégales d'officiers de l'armée et des services de sécurité par le gouvernement sortant", exigeant leur libération immédiate. 

Dans sa déclaration, le président élu a de nouveau assuré qu'il serait en Gambie pour y prêter serment et prendre ses fonctions le 19 janvier.

Face aux risques de guerre civile ou d'intervention militaire extérieure, le flot de Gambiens quittant le pays depuis le début de l'année grossissait sensiblement, à deux jours de l'échéance de jeudi, selon des témoins et des correspondants de l'AFP.

Le Maroc mène actuellement une "médiation discrète et de la dernière chance" par l'entremise de son ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, et Yassine Mansouri, chef des services de renseignements extérieurs du royaume, pour obtenir le départ de Yahya Jammeh, a révélé mardi un site d'information en ligne marocain.

AFP

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