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06 Dec

Nelson Mandela : prisonnier durant 27 ans, président pendant 5 ans

Publié par SAIDICUS LEBERGER  - Catégories :  #DOSSIERS

Nelson Mandela : prisonnier durant 27 ans, président pendant 5 ans

"Le pardon libère l'âme, il fait disparaître la peur. C'est pourquoi le pardon est une arme si puissante": Nelson Mandela, mort jeudi à Johannesburg, avait résumé, en une phrase devenue mythique, la vision du monde et de l'humanité qui a fait de lui le dirigeant le plus populaire du XXe siècle | Walter Dhladhla

Agrandir le texte Diminuer le texte Imprimer l'article Tout leParisien.fr sur votre mobile
Nelson Mandela, dont la haute silhouette (1,95 m) s’était courbée, le visage émacié, était très fatigué lorsque il a fêté ses 94 ans, le 18 juillet 2012. Les mythes ne sont pas éternels : incarnation de la non-violence à l’échelle de la planète, le héros de la lutte contre l’apartheid, premier président noir de l’Afrique du Sud, s’est éteint, plongeant le pays, qu’il avait su réconcilier au-delà des races, dans un immense chagrin.

Le fils de sang royal

Incroyable destin que celui de ce fils de sang royal, né sur les bords de la rivière Mbashe, et dont le premier prénom, Rolihlahla, signifie « celui qui pose des problèmes ». Son père, chef du minuscule village de Mvezo, dans le Transkei, est contraint à l’exil par les autorités blanches. Le petit garçon, qui garde le bétail, est le premier de sa famille à fréquenter l’école, où son institutrice le rebaptise Nelson.

VIDEO. Qunu, village natal de Nelson Mandela en Afrique du Sud

La découverte du nationalisme africain

Orphelin à 9 ans, adopté par le régent du « royaume », il poursuit ses études dans une mission méthodiste, où il excelle à la boxe et à la course à pied, et rejoint l’université de Fort Hare, la seule qui accepte des Noirs. C’est là qu’il découvre le nationalisme africain et la non-violence prêchée par le mahatma Gandhi. Fuyant un mariage arrangé, il gagne Johannesburg, travaille dans une mine puis dans un cabinet d’avocats, termine par correspondance sa licence en droit. C’est là qu’il découvre les townships, ces bidonvilles où s’entassent ses frères noirs.

VIDEO. Qunu, village natal de Nelson Mandela en Afrique du Sud

VIDEO. Au coeur de Soweto, retour sur la jeunesse de Mandela


La mise en place de l'apartheid

En 1944, il se marie avec Evelyn, et rejoint le Congrès national africain (ANC), champion de la lutte contre les discriminations raciales. Quatre ans plus tard, la victoire du Parti national, celui des Afrikaners, conduit à la mise en place d’une politique de ségrégation totale, l’apartheid. Avec l’ANC, Mandela prône la désobéissance civile. Son combat est pacifique, ce qui ne l’empêche pas d’être arrêté, en 1956. Il sera acquitté au terme d’un procès qui aura duré des années.

A la tête de l'ANC

C’est après le massacre du township de Sharpeville, en 1960, que Madiba (son nom tribal) abandonne la non-violence, influencé peut-être par Winnie, sa nouvelle épouse, une combattante pure et dure. Tous deux s’engagent dans la guérilla, le terrorisme et la révolution ouverte. Nelson prend la tête de la branche armée de l’ANC. Arrêté en 1962, il est condamné deux ans plus tard à la détention à vie, échappant de peu à la peine capitale.

Le détenu le plus célèbre du monde

Direction le sinistre pénitencier de Robben Island, à quelques miles au large du Cap, où il restera emprisonné durant dix-huit ans ! Numéro d’écrou 466/64. Il est enfermé dans une cellule de 2,50 m, meublée d’un lit sommaire, éclairée par une ampoule de 40 W. Il n’y a ni chauffage, ni eau chaude, ni toilettes. Prisonnier de classe D, la plus basse, il a droit à un visiteur et à une lettre tous les six mois. Loin de le briser, la rigueur de sa détention lui donne encore plus de force. Nelson lit, se cultive, suit des cours de droit par correspondance et devient le détenu le plus célèbre du monde.

La violence gagne l'Afrique du Sud

Le 16 juin 1976, les émeutes de Soweto marquent le début d’une révolte générale des Noirs contre l’apartheid. La violence gagne les autres townships, faisant 140 morts en six jours. En mars 1982, Mandela est incarcéré dans autre prison, un peu plus confortable, celle de Pollsmor, dans la banlieue du Cap. Un transfert justifié par la nécessité de séparer les militants noirs qui ont transformé Robben Island en « université Mandela », mais aussi par les premiers contacts entre le gouvernement et la rébellion. Attentats et sabotages se multiplient, l’état d’urgence est proclamé dans un pays divisé et boycotté par les démocraties occidentales. En 1985, Mandela refuse une liberté conditionnée à son abandon des armes.

VIDEO. Au coeur de Soweto, retour sur la jeunesse de Mandela

VIDEO. 1976 : La contestation s'étend après les émeutes de Soweto

La libération

Les Blancs commencent à assouplir, un tout petit peu, les lois discriminantes. Pas assez pour lui. La pression internationale atteint son zénith lors du concert donné au stade de Wembley, à Londres, pour ses 70 ans, regardé par 600 millions de téléspectateurs. Quelques mois plus tard, Mandela écrit au président Pieter Botha et le rencontre même. Mais c’est Frederik De Klerk, son successeur, qui libère Mandela sans condition le 11 février 1990. Le jour même, devant une foule qui hurle son amour et son enthousiasme, il jure de s’engager pour la paix et la réconciliation. Mandela, pourtant, ne renoncera à la lutte armée que quelques mois plus tard.

VIDEO. 1990 : Mandela libéré après 27 ans de prison


VIDEO. Mandela et les Afrikaners, une relation complexe

VIDEO. 1976 : La contestation s'étend après les émeutes de Soweto

Actualité > International Fil RSS Nelson Mandela : prisonnier durant 27 ans, président pendant 5 ans Catherine Tardrew | Publié le 05.12.2013, 23h07 | Mise à jour : 06.12.2013, 02h17 Envoyer "Le pardon libère l'âme, il fait disparaître la peur. C'est pourquoi le pardon est une arme si puissante": Nelson Mandela, mort jeudi à Johannesburg, avait résumé, en une phrase devenue mythique, la vision du monde et de l'humanité qui a fait de lui le dirigeant le plus populaire du XXe siècle | Walter Dhladhla Zoom 1/2 13 réactions Réagir Agrandir le texte Diminuer le texte Imprimer l'article Tout leParisien.fr sur votre mobile Nelson Mandela, dont la haute silhouette (1,95 m) s’était courbée, le visage émacié, était très fatigué lorsque il a fêté ses 94 ans, le 18 juillet 2012. Les mythes ne sont pas éternels : incarnation de la non-violence à l’échelle de la planète, le héros de la lutte contre l’apartheid, premier président noir de l’Afrique du Sud, s’est éteint, plongeant le pays, qu’il avait su réconcilier au-delà des races, dans un immense chagrin. SUR LE MÊME SUJET Déposez votre hommage à Nelson Mandela Déposez votre hommage à Nelson Mandela EN IMAGES. Mandela, le parcours d'un combattant pour la paix EN IMAGES. Mandela, le parcours d'un combattant pour la paix Nelson Mandela est mort : l'hommage mondial Nelson Mandela est mort : l'hommage mondial Hollande : «Le message de Nelson Mandela ne disparaîtra pas» Hollande : «Le message de Nelson Mandela ne disparaîtra pas» EN DIRECT. Hommage planétaire à Nelson Mandela EN DIRECT. Hommage planétaire à Nelson Mandela Le fils de sang royal Incroyable destin que celui de ce fils de sang royal, né sur les bords de la rivière Mbashe, et dont le premier prénom, Rolihlahla, signifie « celui qui pose des problèmes ». Son père, chef du minuscule village de Mvezo, dans le Transkei, est contraint à l’exil par les autorités blanches. Le petit garçon, qui garde le bétail, est le premier de sa famille à fréquenter l’école, où son institutrice le rebaptise Nelson. VIDEO. Qunu, village natal de Nelson Mandela en Afrique du Sud La découverte du nationalisme africain Orphelin à 9 ans, adopté par le régent du « royaume », il poursuit ses études dans une mission méthodiste, où il excelle à la boxe et à la course à pied, et rejoint l’université de Fort Hare, la seule qui accepte des Noirs. C’est là qu’il découvre le nationalisme africain et la non-violence prêchée par le mahatma Gandhi. Fuyant un mariage arrangé, il gagne Johannesburg, travaille dans une mine puis dans un cabinet d’avocats, termine par correspondance sa licence en droit. C’est là qu’il découvre les townships, ces bidonvilles où s’entassent ses frères noirs. VIDEO. Au coeur de Soweto, retour sur la jeunesse de Mandela La mise en place de l'apartheid En 1944, il se marie avec Evelyn, et rejoint le Congrès national africain (ANC), champion de la lutte contre les discriminations raciales. Quatre ans plus tard, la victoire du Parti national, celui des Afrikaners, conduit à la mise en place d’une politique de ségrégation totale, l’apartheid. Avec l’ANC, Mandela prône la désobéissance civile. Son combat est pacifique, ce qui ne l’empêche pas d’être arrêté, en 1956. Il sera acquitté au terme d’un procès qui aura duré des années. A la tête de l'ANC C’est après le massacre du township de Sharpeville, en 1960, que Madiba (son nom tribal) abandonne la non-violence, influencé peut-être par Winnie, sa nouvelle épouse, une combattante pure et dure. Tous deux s’engagent dans la guérilla, le terrorisme et la révolution ouverte. Nelson prend la tête de la branche armée de l’ANC. Arrêté en 1962, il est condamné deux ans plus tard à la détention à vie, échappant de peu à la peine capitale. Le détenu le plus célèbre du monde Direction le sinistre pénitencier de Robben Island, à quelques miles au large du Cap, où il restera emprisonné durant dix-huit ans ! Numéro d’écrou 466/64. Il est enfermé dans une cellule de 2,50 m, meublée d’un lit sommaire, éclairée par une ampoule de 40 W. Il n’y a ni chauffage, ni eau chaude, ni toilettes. Prisonnier de classe D, la plus basse, il a droit à un visiteur et à une lettre tous les six mois. Loin de le briser, la rigueur de sa détention lui donne encore plus de force. Nelson lit, se cultive, suit des cours de droit par correspondance et devient le détenu le plus célèbre du monde. La violence gagne l'Afrique du Sud Le 16 juin 1976, les émeutes de Soweto marquent le début d’une révolte générale des Noirs contre l’apartheid. La violence gagne les autres townships, faisant 140 morts en six jours. En mars 1982, Mandela est incarcéré dans autre prison, un peu plus confortable, celle de Pollsmor, dans la banlieue du Cap. Un transfert justifié par la nécessité de séparer les militants noirs qui ont transformé Robben Island en « université Mandela », mais aussi par les premiers contacts entre le gouvernement et la rébellion. Attentats et sabotages se multiplient, l’état d’urgence est proclamé dans un pays divisé et boycotté par les démocraties occidentales. En 1985, Mandela refuse une liberté conditionnée à son abandon des armes. VIDEO. 1976 : La contestation s'étend après les émeutes de Soweto La libération Les Blancs commencent à assouplir, un tout petit peu, les lois discriminantes. Pas assez pour lui. La pression internationale atteint son zénith lors du concert donné au stade de Wembley, à Londres, pour ses 70 ans, regardé par 600 millions de téléspectateurs. Quelques mois plus tard, Mandela écrit au président Pieter Botha et le rencontre même. Mais c’est Frederik De Klerk, son successeur, qui libère Mandela sans condition le 11 février 1990. Le jour même, devant une foule qui hurle son amour et son enthousiasme, il jure de s’engager pour la paix et la réconciliation. Mandela, pourtant, ne renoncera à la lutte armée que quelques mois plus tard. VIDEO. 1990 : Mandela libéré après 27 ans de prison VIDEO. Mandela et les Afrikaners, une relation complexe

Le président et le retraité

En 1993, les deux hommes reçoivent le prix Nobel de la paix, l’apartheid n’est plus. Dans une Afrique du Sud où tout citoyen, blanc ou noir, dispose du droit de vote, il est élu président triomphalement. Ce 27 avril 1994 deviendra le Jour de la liberté. L’année suivante, l’Afrique du Sud est championne du monde de rugby. La Commission de la vérité et de la réconciliation tente de panser les plaies. Mandela y consacrera son unique mandat, avant de se retirer de la vie publique et de devenir une icône mondialement respectée et adulée. Ce grand amateur de femmes avait épousé en troisièmes noces Graça Machel, veuve de l’ancien président du Mozambique. Ces dernières années, la force de Madiba, dont le charisme était resté intact, s’était réfugiée dans son sourire, passé de celui de séducteur à celui de sage, mais resté éblouissant. Pour l’éternité.

VIDEO. 1994 : Une investiture historique


VIDEO. 1999 : Nelson Mandela quitte le pouvoir

VIDEO. 1994 : Une investiture historique

Actualité > International Fil RSS Nelson Mandela : prisonnier durant 27 ans, président pendant 5 ans Catherine Tardrew | Publié le 05.12.2013, 23h07 | Mise à jour : 06.12.2013, 02h17 Envoyer "Le pardon libère l'âme, il fait disparaître la peur. C'est pourquoi le pardon est une arme si puissante": Nelson Mandela, mort jeudi à Johannesburg, avait résumé, en une phrase devenue mythique, la vision du monde et de l'humanité qui a fait de lui le dirigeant le plus populaire du XXe siècle | Walter Dhladhla Zoom 1/2 13 réactions Réagir Agrandir le texte Diminuer le texte Imprimer l'article Tout leParisien.fr sur votre mobile Nelson Mandela, dont la haute silhouette (1,95 m) s’était courbée, le visage émacié, était très fatigué lorsque il a fêté ses 94 ans, le 18 juillet 2012. Les mythes ne sont pas éternels : incarnation de la non-violence à l’échelle de la planète, le héros de la lutte contre l’apartheid, premier président noir de l’Afrique du Sud, s’est éteint, plongeant le pays, qu’il avait su réconcilier au-delà des races, dans un immense chagrin. SUR LE MÊME SUJET Déposez votre hommage à Nelson Mandela Déposez votre hommage à Nelson Mandela EN IMAGES. Mandela, le parcours d'un combattant pour la paix EN IMAGES. Mandela, le parcours d'un combattant pour la paix Nelson Mandela est mort : l'hommage mondial Nelson Mandela est mort : l'hommage mondial Hollande : «Le message de Nelson Mandela ne disparaîtra pas» Hollande : «Le message de Nelson Mandela ne disparaîtra pas» EN DIRECT. Hommage planétaire à Nelson Mandela EN DIRECT. Hommage planétaire à Nelson Mandela Le fils de sang royal Incroyable destin que celui de ce fils de sang royal, né sur les bords de la rivière Mbashe, et dont le premier prénom, Rolihlahla, signifie « celui qui pose des problèmes ». Son père, chef du minuscule village de Mvezo, dans le Transkei, est contraint à l’exil par les autorités blanches. Le petit garçon, qui garde le bétail, est le premier de sa famille à fréquenter l’école, où son institutrice le rebaptise Nelson. VIDEO. Qunu, village natal de Nelson Mandela en Afrique du Sud La découverte du nationalisme africain Orphelin à 9 ans, adopté par le régent du « royaume », il poursuit ses études dans une mission méthodiste, où il excelle à la boxe et à la course à pied, et rejoint l’université de Fort Hare, la seule qui accepte des Noirs. C’est là qu’il découvre le nationalisme africain et la non-violence prêchée par le mahatma Gandhi. Fuyant un mariage arrangé, il gagne Johannesburg, travaille dans une mine puis dans un cabinet d’avocats, termine par correspondance sa licence en droit. C’est là qu’il découvre les townships, ces bidonvilles où s’entassent ses frères noirs. VIDEO. Au coeur de Soweto, retour sur la jeunesse de Mandela La mise en place de l'apartheid En 1944, il se marie avec Evelyn, et rejoint le Congrès national africain (ANC), champion de la lutte contre les discriminations raciales. Quatre ans plus tard, la victoire du Parti national, celui des Afrikaners, conduit à la mise en place d’une politique de ségrégation totale, l’apartheid. Avec l’ANC, Mandela prône la désobéissance civile. Son combat est pacifique, ce qui ne l’empêche pas d’être arrêté, en 1956. Il sera acquitté au terme d’un procès qui aura duré des années. A la tête de l'ANC C’est après le massacre du township de Sharpeville, en 1960, que Madiba (son nom tribal) abandonne la non-violence, influencé peut-être par Winnie, sa nouvelle épouse, une combattante pure et dure. Tous deux s’engagent dans la guérilla, le terrorisme et la révolution ouverte. Nelson prend la tête de la branche armée de l’ANC. Arrêté en 1962, il est condamné deux ans plus tard à la détention à vie, échappant de peu à la peine capitale. Le détenu le plus célèbre du monde Direction le sinistre pénitencier de Robben Island, à quelques miles au large du Cap, où il restera emprisonné durant dix-huit ans ! Numéro d’écrou 466/64. Il est enfermé dans une cellule de 2,50 m, meublée d’un lit sommaire, éclairée par une ampoule de 40 W. Il n’y a ni chauffage, ni eau chaude, ni toilettes. Prisonnier de classe D, la plus basse, il a droit à un visiteur et à une lettre tous les six mois. Loin de le briser, la rigueur de sa détention lui donne encore plus de force. Nelson lit, se cultive, suit des cours de droit par correspondance et devient le détenu le plus célèbre du monde. La violence gagne l'Afrique du Sud Le 16 juin 1976, les émeutes de Soweto marquent le début d’une révolte générale des Noirs contre l’apartheid. La violence gagne les autres townships, faisant 140 morts en six jours. En mars 1982, Mandela est incarcéré dans autre prison, un peu plus confortable, celle de Pollsmor, dans la banlieue du Cap. Un transfert justifié par la nécessité de séparer les militants noirs qui ont transformé Robben Island en « université Mandela », mais aussi par les premiers contacts entre le gouvernement et la rébellion. Attentats et sabotages se multiplient, l’état d’urgence est proclamé dans un pays divisé et boycotté par les démocraties occidentales. En 1985, Mandela refuse une liberté conditionnée à son abandon des armes. VIDEO. 1976 : La contestation s'étend après les émeutes de Soweto La libération Les Blancs commencent à assouplir, un tout petit peu, les lois discriminantes. Pas assez pour lui. La pression internationale atteint son zénith lors du concert donné au stade de Wembley, à Londres, pour ses 70 ans, regardé par 600 millions de téléspectateurs. Quelques mois plus tard, Mandela écrit au président Pieter Botha et le rencontre même. Mais c’est Frederik De Klerk, son successeur, qui libère Mandela sans condition le 11 février 1990. Le jour même, devant une foule qui hurle son amour et son enthousiasme, il jure de s’engager pour la paix et la réconciliation. Mandela, pourtant, ne renoncera à la lutte armée que quelques mois plus tard. VIDEO. 1990 : Mandela libéré après 27 ans de prison VIDEO. Mandela et les Afrikaners, une relation complexe Le président et le retraité En 1993, les deux hommes reçoivent le prix Nobel de la paix, l’apartheid n’est plus. Dans une Afrique du Sud où tout citoyen, blanc ou noir, dispose du droit de vote, il est élu président triomphalement. Ce 27 avril 1994 deviendra le Jour de la liberté. L’année suivante, l’Afrique du Sud est championne du monde de rugby. La Commission de la vérité et de la réconciliation tente de panser les plaies. Mandela y consacrera son unique mandat, avant de se retirer de la vie publique et de devenir une icône mondialement respectée et adulée. Ce grand amateur de femmes avait épousé en troisièmes noces Graça Machel, veuve de l’ancien président du Mozambique. Ces dernières années, la force de Madiba, dont le charisme était resté intact, s’était réfugiée dans son sourire, passé de celui de séducteur à celui de sage, mais resté éblouissant. Pour l’éternité. VIDEO. 1994 : Une investiture historique VIDEO. 1999 : Nelson Mandela quitte le pouvoir

Les grandes dates de la vie de Nelson Mandela

Voici les grandes dates de la vie de l'ancien leader de la lutte anti-apartheid, premier président noir d'Afrique du Sud et prix Nobel de la Paix Nelson Mandela, décédé jeudi à Johannesburg à l'âge de 95 ans.

- 1918, 18 juillet: naissance dans le clan thembu, famille royale de l'ethnie xhosa, dans le village de Mvezo dans le Transkei (sud-est)

- 1939: entre à l'Université de Fort Hare, alors unique centre d'enseignement supérieur pour les Noirs en Afrique du Sud.

- 1941: élu représentant des étudiants, exclu de l'université pour avoir montré sa solidarité avec un boycott d'étudiants mécontents de la qualité de la nourriture. Il monte ensuite à Johannesburg pour fuir un mariage arrangé.

- 1942: trouve un emploi de bureau dans un cabinet d'avocats à Johannesburg, passe une licence de droit par correspondance.

- 1943: devient membre du Congrès national africain (ANC), sous l'aile de Walter Sisulu.

- 1944: rencontre et épouse l'infirmière Evelyn Mase, cousine de Sisulu, qui lui donnera deux fils et deux filles.

Fonde la Ligue de la jeunesse de l'ANC avec Sisulu, Oliver Tambo, Anton Lembede, Peter Mda.

- 1949: entre au Comité national exécutif de l'ANC.

- 1952: désigné chef de la "Campagne de défi" non-violente contre les lois ségrégationnistes.

Première arrestation après une manifestation, deux nuits en prison.

Jugé et condamné pour infraction à la loi sur la suppression du communisme, condamné à neuf mois de prison avec sursis.

Ouvre un cabinet d'avocats avec Oliver Tambo.

- 1956: arrêté, au même titre que 155 militants, pour haute trahison. L'instruction du procès durera trois ans.

- 1957: toujours en liberté provisoire, Mandela, en instance de divorce, rencontre Nomzamo Winnifred "Winnie" Madikizela, qu'il épousera en 1958. Ils auront deux filles.

- 1960: arrêté et détenu de mars à août, avec des centaines d'autres militants, aux termes de l'état d'urgence.

- 1961: acquitté avec ses co-accusés dans le procès pour haute trahison.

Décembre: lance l'aile armée de l'ANC, Umkhonto weSizwe (MK, "Lance de la Nation"), dont il devient le commandant en chef.

- 1962: tournée africaine pour trouver un soutien politique et financier pour la nouvelle organisation.

Août: arrêté à Howick (est) et condamné a cinq ans de prison pour incitation à la grève, et pour avoir quitté le territoire sans autorisation.

- 1963: pendant sa peine, les principaux dirigeants de l'ANC dont Sisulu, Govan Mbeki et Ahmed Kathrada, sont arrêtés dans leur planque de Rivonia (nord de Johannesburg). Mandela est inculpé avec eux de sabotage.

- 1964, 12 juin: Mandela et ses co-accusés échappent à la peine de mort, mais sont condamnés à la prison à perpétuité et envoyés à l'île-bagne de Robben Island, au large du Cap. Il purgera sa peine sous le matricule de prisonnier 46664.

- 1982: sur fond de mobilisation internationale croissante pour sa libération, Mandela est transféré à la prison de Pollsmoor, près du Cap.

- 1988: Mandela est transféré à la prison-résidence Victor Verster, où un flot croissant de visiteurs de l'opposition, mais aussi du gouvernement, préparent le terrain aux négociations ANC-gouvernement.

- 1989: reçu par le président Pieter W. Botha pour une première prise de contact, puis en décembre par Frederik de Klerk, qui a succédé à Botha.

- 1990, 11 février: libéré inconditionnellement par De Klerk, qui légalise l'ANC.

Mars: devient vice-président de l'ANC, dirigeant de fait aux côtés d'un Oliver Tambo convalescent après une congestion cérébrale.

- 1991: élu président de l'ANC, supervise et dirige les négociations de la transition.

- 1993: Prix Nobel de la Paix conjointement avec Frederik de Klerk.

- 1994, 27 avril: premières élections démocratiques et multiraciales d'Afrique du Sud, qui voient le triomphe de l'ANC.

10 mai: Mandela est investi président de la République d'Afrique du Sud.

- 1996: divorce d'avec Winnie Madikizela, dont il était séparé depuis 1992.

- 1997: cède la présidence de l'ANC à Thabo Mbeki

- 1998: Epouse en troisième noces Graça Machel, veuve de l'ancien président mozambicain Samora Machel.

- 1999: se retire de la présidence du pays, qui revient à Thabo Mbeki après la victoire de l'ANC aux deuxièmes élections démocratiques du pays.

- 1999-2001: assume la médiation du processus de paix au Burundi après le décès du médiateur tanzanien Julius Nyerere.

- 2005: annonce que son fils, Makgatho, 54 ans, est mort du sida, "une maladie normale" dont il faut parler "ouvertement".

- 2009: prononce son dernier message politique à un meeting électoral de l'ANC, qu'il rappelle à son engagement: la lutte contre la pauvreté.

- 2010: apparaît à la cérémonie de clôture du Mondial-2010 de football à Johannesburg, manifestement aux anges. C'est sa dernière apparition en public.

- 2013: est hospitalisé du 8 juin au 1er septembre pour une rechute d'une infection pulmonaire et probablement d'autres complications --son état est même déclaré "critique" fin juin--, puis retourne dans sa maison de Johannesburg qui a été médicalisée.

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